Halicarnasse, aujourd'hui Bodrum, est une ancienne ville d'Asie Mineure sur la mer Égée, dans l'ancienne province de Carie, au sud-ouest de l'actuelle Turquie.
Une des sept merveilles du monde antique s'y élevait : le mausolée d'Halicarnasse.
Hérodote naquît dans cette ville vers -484, et elle fut la patrie de l'historien Denys d'Halicarnasse né vers -60.
Origines d'Halicarnasse
A l'origine, la ville occupait seulement la petite île de Zefiria, près de la côte et dominée par le grand château de Saint Pierre, construit par les Chevaliers de Rhodes en 1404.
Elle fut fondée par les Doriens, probablement de Trézène et d'Argos, puis fit partie de l'Hexapole dorienne, avant d'en être expulsée après qu'un de ses habitants, Agasiklès, eut emporté chez lui le trépied d'airain gagné aux jeux d'Apollon Triopien au lieu de le consacrer au dieu (Selon Hédote, dans l'Enquête)
Elle est alors devenue le centre d'un petit royaume dont Lygdamis fut le premier dirigeant au début du Ve siècle avant notre ère. Sa fille Artémise Ire y régna sous la suzeraineté des perses achéménides, participant à la bataille navale de Salamine aux côtés de Xerxès Ier.
Ville puis capitale de Carie
La ville intégra la satrapie perse de Carie.
Lorsque Mausole prend le pouvoir (vers 376-353 av. JC), il déplaça la capitale à Halicarnasse, plus facile à défendre que Mylasa (Milas). Il développa la ville, notamment en construisant un port militaire et un sanctuaire dédié à Arès.
A sa mort, sa sœur et épouse Artémise II fait élever un tombeau monumental à sa mémoire, sur des plans qu'il avait lui-même conçu. C'est le Mausolée d'Halicarnasse, une des sept merveilles du monde (selon Pline l'Ancien). Ce monument est à l'origine du terme de Mausolée, du nom de Mausole à qui fut dédié ce tombeau.
Intégration à l'empire d'Alexandre
Lorsque Alexandre le Grand envahit la perse en 334 av. J.-C., Ada de Carie, dépossédée de son trône et réfugiée à Alinda, s'allia avec le macédonien.
Halicarnasse est assiégée par Alexandre, et voyant la défaite certaine, Memnon de Rhodes l'incendia.
La ville fut quasiment détruite et ne se relèvera jamais vraiment de ce siège, Cicéron la décrivit comme presque déserte.
Moyen-âge
Au XIVe siècle un tremblement de terre acheva la destruction du mausolée.
En 1402, profitant d'un moment de faiblesse de l'empire ottoman qui subissait les attaques de Tamerlan, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, venant de Rhodes, en profitèrent pour construire un puissant château-fort, se servant des pierres du mausolée écroulé. Les chevaliers s'y maintenir jusqu'en 1522, lorsque les Ottomans conduits par Soliman le Magnifique investirent Rhodes après un siège de six mois. Soliman laissa les « moines-soldats » Hospitaliers libre de partir et pris possessions de leurs places fortes du Dodécanèse, dont le château Saint-Pierre de Bodrum.
Bodrum (nom dérivé de Petreum qui en latin signifie Saint-Pierre) se développa ensuite grâce au commerce des éponges.
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